Tricentenaire de l’arrivée des français à l’ile Maurice

Dans le cadre du Tricentenaire de l’arrivée des Français à l’ile Maurice, le Ministère des Arts et de la Culture en collaboration avec Mauritius Museums Council a tenu une Exposition sur l’Occupation française à  L’Isle de France (1715-1810) au Musée d’Histoire National à Mahebourg.Inauguration de l’exposition a été fait par son Excellence Mons. Laurent GARNIER, Ambassadeur de la République de France en presence de l’Honorable S. Baboo, Ministre des Arts et de la Culture.

L’île Maurice fut nommée « Ilha do Cirne » après sa découverte en 1511  par Domingos Fernandez, navigateur portugais.

Après le  retrait définitif des Hollandais en 1710, les Français prirent possession de l’île en 1715.  L’île fut solennellement nommée « l’Isle de France ». 

Si les 66 années de la précédente colonisation hollandaise se sont soldées par un maigre bilan – la surexploitation de notre ébénier et le massacre de notre dodo heureusement compensés par l’introduction de la canne à sucre et du cerf de Java – les 95 années de l’occupation française, qui démarre nominalement avec la prise de possession de l’île par le capitaine Guillaume Dufresne d’Arsel  le 20 septembre 1715, se sont révélées fructueuses à plus d’un titre.

Grâce aux visionnaires que furent Mahé de  La Bourdonnais et Pierre  Poivre l’Isle de France s’est transformée en une destination-relais incontournable sur la Route des Indes. Mais il faut aussi saluer leurs nombreux prédécesseurs et successeurs pour avoir apporté leur pierre à la construction du solide soubassement francilien sur lequel sera bâtie la conviviale maison mauricienne que nous habitons aujourd’hui. 

S’il est vrai que c’est au génie d’un La Bourdonnais ou d’un Poivre, à des ingénieurs de la trempe d’un de Cossigny ou d’un Tromelin que l’Isle de France doit son développement dans la durée, il est aussi certain que leurs desseins grandioses seraient restés lettres mortes sans le concours de milliers d’exécutants, des esclaves à la force brute aux ouvriers spécialisés, venant de nombre de pays et de contrées, porteurs de toute une palette de manières de vivre, de voir et de penser, porteurs aussi d’un certain savoir-faire qui sera mené à son summum.

Le peuplement de l’Isle de France  a connu un franc succès grâce, d’abord, à des incitations sous forme de concessions pour encourager les colons venus de France, de la Réunion et d’autres territoires français d’alors à faire souche dans l’île et, ensuite, une politique massive d’importation de main-d’œuvre servile et libre.

D’autre part, le développement qui s’est limité sous les Hollandais au littoral du sud-est, s’étendra sur toute l’île – du nord avec Port-Louis et Pamplemousses en première ligne au centre avec les agglomérations qui se dessinent à Moka et aux Plaines Wilhems pour se déferler au sud avec la création de Mahébourg sous le gouverneur-général Decaen.

Sous l’impulsion de l’administration française, l’agriculture et le commerce, deux secteurs qui font encore vivre l’île Maurice d’aujourd’hui, s’épanouissent. Le commerce portuaire s’internationalise avec des navires marchands d’Europe et d’Amérique qui viennent jeter l’ancre à Port-Louis. Partout dans l’île la vie orbite autour des établissements sucriers: le produit sucre est là pour durer et exploser sous le prochain régime britannique.

Skip to content